Pour les ParentsPourquoi votre enfant ne doit pas toujours obéir, selon une célèbre psychothérapeute

Pourquoi votre enfant ne doit pas toujours obéir, selon une célèbre psychothérapeute

Des enfants obéissants vous font rêver ? Et si ce n’était pas forcément une bonne chose ?

Avoir un enfant qui obéit à chacun de vos ordres, le rêve, non ? Chez vous, les « crises » n’existent pas, vous n’avez même pas besoin de hausser le ton. Vous êtes persuadés d’avoir élevé l’enfant parfait. Vos proches ne cessent de vous le répéter : « Quelle chance d’avoir un enfant aussi obéissant ! » « Votre quotidien doit être si agréable avec un enfant d’une telle obéissance. »

Mais si l’on vous disait qu’en réalité, un enfant qui obéit aveuglément à ses parents et aux adultes en général, n’est pas bon signe, bien au contraire…

L’obéissance, un moyen d’instaurer une dynamique de domination avec son enfant

Bien que l’obéissance soit souvent perçue comme une vertu, une qualité positive à cultiver chez ses enfants, Isabelle Filliozat, psychothérapeute et auteure du livre « Éduquer sur le site magicmaman.com : tout ce qu’il faut savoir » (éd. Robert Laffont), met en lumière les conséquences néfastes d’une obéissance aveugle.

Selon elle, l’obéissance crée une relation où le parent commande et l’enfant obéit, se soumettant systématiquement. Le problème ? L’enfant apprend à agir uniquement en réponse aux ordres d’adultes, des personnes plus fortes que lui. « Quand un parent exige une obéissance absolue, l’enfant n’a pas le droit de réfléchir. Il ne pense pas, il n’active pas son cerveau préfrontal pour se demander si ce qui lui est demandé est utile ou non, quelles en sont les conséquences. Il fait simplement ce qu’on lui dit de faire sans comprendre pourquoi. »

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Ces habitudes sont contre-productives, créant des traumatismes et pouvant mener à des situations de domination excessive à l’âge adulte. « Un enfant qui a été beaucoup dominé risque de se laisser dominer dans diverses situations, au travail comme à la maison, et de reproduire des dynamiques de couple dominé-dominant. »

Un enfant obéissant est un enfant déresponsabilisé

Isabelle Filliozat est claire : « Un enfant qui obéit fait les choses parce qu’on le lui demande, il n’est donc pas autonome. Il faut toujours lui rappeler de faire les choses car il n’a pas appris à prendre des initiatives. » Un enfant obéissant dépend entièrement de la motivation extrinsèque fournie par un adulte. Quand l’adulte n’est pas là, il n’y a plus de raison d’obéir.

En tant que parents, l’objectif devrait être d’élever des enfants qui respectent des règles, des lois ou un cadre, plutôt que des personnes. Isabelle Filliozat explique : « En France, quand la figure d’autorité n’est pas là, on fait n’importe quoi. Les Français sont connus pour ça, même si nous sommes l’un des pays les plus stricts d’Europe. On demande beaucoup aux enfants d’obéir, on crie et on menace beaucoup. En Allemagne ou dans les pays nordiques, les parents ne crient pas sur leurs enfants et n’exigent pas l’obéissance. Ils demandent plutôt la coopération et la responsabilité, et les Allemands sont réputés pour respecter les règles. »

Développer la motivation intrinsèque de votre enfant par une communication non violente

Mais comment développer le sens des responsabilités chez votre enfant ? C’est là qu’intervient la parentalité positive. Il est essentiel de comprendre que l’enfant ne doit pas être dans la désobéissance, mais dans la non-obéissance. Isabelle Filliozat explique : « Si mon parent me demande de faire mes devoirs, je peux les faire pour lui obéir ou parce que j’en ai envie. Je ne désobéis pas, mais je ne fais pas les choses par obéissance aveugle, plutôt par responsabilité. »

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Grâce à une communication non violente et l’établissement d’un cadre clair et bienveillant, vous observerez un changement dans le comportement de votre enfant. Le rôle des parents doit évoluer, passant d’une dynamique de domination à une autre forme d’interaction. « Chaque fois que le parent donne un ordre, il braque l’enfant. Tous les humains sont construits pour résister à la pression. Dès qu’on donne un ordre, on se braque et on dit stop. C’est contre-productif. »

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Au lieu de donner des ordres, posez des questions. Cela fait réfléchir votre enfant et sollicite son opinion. Tous les enfants ne sont pas verbaux, ils peuvent s’exprimer par le jeu. Pour établir une bonne communication, il faut passer du temps avec eux. « Quand on passe du temps avec un enfant, on tisse une relation. Quand la relation est bonne, l’enfant se sent reconnu et a envie de faire ce que le parent lui demande. »

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